Vous êtes à la recherche d’informations sur la formation continue des allergologues ?
Découvrez dans ce dossier complet, les formations DPC et hors DPC, les orientations prioritaires définies par l’État, les aides de financement disponibles, etc.
Quelles formations suivre lorsqu’on est allergologue ?
Reconnue comme une spécialité à part entière depuis 2017, l’allergologie se situe au carrefour de nombreuses disciplines médicales et est en pleine évolution.
Allergies respiratoires, alimentaires, liées aux piqûres d’insectes… Les allergies sont nombreuses. Elles touchent aujourd’hui près d’un Français sur 3, et ce, dès le plus jeune âge. Certaines d’entre elles altèrent significativement la vie de ceux qui en souffrent et leurs impacts, sur les plans économique et social, sont importants.
Pour répondre aux nombreux défis qui se posent à eux, les allergologues doivent évoluer dans leurs pratiques en continuant à se former tout au long de leur carrière.
La formation continue des médecins en allergologie
Avec la formation continue, les allergologues ont la possibilité de s’informer sur les progrès récents réalisés dans leur discipline.
Ils peuvent aussi se sur-spécialiser, élargir leur champ professionnel ou changer totalement de secteur d’activité, en s’orientant, par exemple, vers la recherche ou l’enseignement.
Pour atteindre ces objectifs, de nombreuses formations médicales complémentaires sont disponibles pour les allergologues. Parmi elles, on trouve :
- des diplômes universitaires comme le DU Prise en charge pratique de la pathologie allergique des organes respiratoires supérieurs ou le DIU Allergo-anesthésie ;
- des sessions de formation proposées lors de congrès de sociétés savantes ou de réunions de spécialistes ;
- des formations dans des centres de formation professionnelle continue.
Le développement professionnel continu des allergologues
Le développement professionnel continu (DPC) est une obligation triennale réglementée à laquelle sont soumis tous les professionnels de santé. Ses objectifs sont pour les allergologues :
- L’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins, en s’informant sur les progrès récents dans la compréhension, le diagnostic et le traitement des maladies allergiques ;
- La mise en conformité avec les Recommandations pour la Pratique Clinique ;
- L’uniformisation des pratiques dans la prévention du risque allergique.
Les programmes de DPC doivent porter sur des orientations nationales prioritaires et doivent être construits selon les modalités définies par la HAS.
Pour la période 2023-2023, des centaines d'orientations prioritaires ont été fixées par arrêtés ministériels. Les orientations 47 à 52 sont spécifiquement destinées aux allergologues :
- n° 47 - Prise en charge d’une suspicion d’allergie aux vaccins
- n° 48 - Phénotypes et endotypes de l’asthme en appui du diagnostic et de la prise en charge
- n° 49 - Prise en charge d’une suspicion de réaction allergique à un antibiotique
- n° 50 - Biothérapies : indications, prescription initiale et suivi en ambulatoire
- n° 51 - Mise en place et suivi d’une Induction de Tolérance Orale ou Immunothérapie à un aliment
- n° 52 - Prise en charge de la rhinite chronique
Certaines orientations concernent les allergologues, entre autres spécialités :
- 16 - Déploiement de l’activité physique adaptée (APA) (pages 67 à 70)
- 20 - Appréhension des enjeux liés à la santé environnementale (pages 83 à 85)
- 27 - Repérage et prise en soins précoce du risque de perte d'autonomie pour les seniors résidant à leur domicile (pages 108 à 111)
- 37 - Intégration d’une démarche de décision médicale partagée (pages 139 à 143)
- 45 - Intégration des recommandations dans la pratique médicale (pages 162 à 179)
Par ailleurs, les orientations 1 à 15 concernent toutes les professions médicales.
Orientation prioritaire n° 47 – Prise en charge d’une suspicion d’allergie aux vaccins
La suspicion des patients envers les vaccins provient notamment d'une crainte de réaction allergique. Le médecin allergologue doit être prêt à informer, mais aussi à prendre en charge d'éventuelles réactions allergiques.
Fiche de cadrage (2 pages : n° 190 et 191)
Objectifs de la formation :
- Mettre à jour ses connaissances par rapport aux réactions d'hypersensibilité aux vaccins ;
- Savoir rassurer les patients ;
- Améliorer la couverture vaccinale.
Éléments de programme :
- Mécanismes d'action des vaccins et contre-indications ;
- Réactions d'hypersensibilité ;
- Principes de pharmacovigilance ;
- Techniques d'exploration et interprétation.
Orientation prioritaire n° 48 – Phénotypes et endotypes de l’asthme en appui du diagnostic et de la prise en charge
Les multiples phénotypes et endotypes de l'asthme en font une pathologie complexe et évolutive.
. Fiche de cadrage (2 pages : n° 192 et 193)
Objectifs de la formation :
- Comprendre l'étiologie dominante et les mécanismes physiopathologiques
- Déterminer le traitement ciblé le plus adapté grâce à un diagnostic juste
Éléments de programme :
- Phénotypes et endotypes des asthmes chez l'enfant et l'adulte ;
- Examens complémentaires et interprétation des résultats ;
- Travail en réseau ;
- Interaction avec le spécialiste.
Orientation prioritaire n° 49 – Prise en charge d’une suspicion de réaction allergique à un antibiotique
Les allergies confirmées à un antibiotique apparaissent dans 5 à 7 % des cas. Or, le diagnostic d'allergie est souvent posé à tort et les conséquences sont importantes : prescription d'une alternative moins efficace, plus couteuse et en augmentant les risques de résistance. Il convient de réaliser un bilan et distinguer les réactions sévères immédiates et les éruptions cutanées retardées et isolées.
Fiche de cadrage (2 pages : n°194 et 195)
Objectifs de la formation :
- Mieux prendre en charge une suspicion d'allergie et éviter une éviction inutile d'antibiotique ;
- Mener un bilan allergologique : interrogatoire, évaluation, tests cutané et sanguin... ;
- Savoir réintroduire un antibiotique en respectant les recommandations européennes ;
- Rechercher une alternative.
Éléments de programme :
- Les réactions allergiques et leur gravité ;
- Bilan allergologique ;
- Réintroduction d'antibiotique selon les recommandations ;
- Évaluation des réactions ;
- Prise en charge des réactions cutanées chez l'enfant.
Orientation prioritaire n° 50 – Biothérapies : indications, prescription initiale et suivi en ambulatoire
Depuis, 2022, les allergologues peuvent prescrire des biothérapies. Les formes sévères de la dermatite atopique, l'asthme, la polypose naso-sinusienne et l'urticaire chronique sont traitées grâce aux biothérapies.
. Fiche de cadrage (2 pages : n°196 et 197)
Objectifs de la formation :
- Savoir prescrire des biothérapies ;
- Travailler en collaboration multidisciplinaire pour s'intégrer au parcours de soins.
Éléments de programme :
- Indications des biothérapies ;
- Règles de prescription : bilan, posologie... ;
- Suivi ;
- Travail en réseau avec d'autres professionnels.
Orientation prioritaire n° 51 – Mise en place et suivi d’une Induction de Tolérance Orale ou Immunothérapie à un aliment
Le nombre d'allergies, notamment alimentaires, augmentent et induisent des réactions parfois sévères. La mise en place d'une Induction de tolérance orale (ITO) ou Immunothérapie à un ou plusieurs aliments chez un patient allergique est une démarche qui peut être mise en place afin d'augmenter le seuil de tolérance et faciliter la guérison.
. Fiche de cadrage (2 pages : n°198 et 199)
Objectifs de la formation :
- Repérer les cas pour lesquels une ITO est indiquée ;
- Réaliser une ITO dans les bonnes conditions.
Éléments de programme :
- Indications, risques et limites de l'immunothérapie en allergie alimentaire ;
- Bilan et mise en place d'une immunothérapie ;
- Évaluation du risque de réactions ;
- Prise en charge de la réaction anaphylactique.
Orientation prioritaire n° 52 – Prise en charge de la rhinite chronique
40 % de la population mondiale est concernée par la rhinite chronique et 28 % de ces patients présentent une rhinite chronique allergique. Leur nombre est en constante augmentation.
. Fiche de cadrage (2 pages : n°200 et 201)
Objectifs de la formation :
- Savoir diagnostiquer la rhinite chronique allergique ;
- Proposer un traitement adapté ;
- Prévenir l'aggravation de la rhinite chronique et l'apparition de l'asthme associé ;
- Réduire la consommation de traitements symptomatiques.
Éléments de programme :
- Interrogatoire de diagnostic ;
- Réalisation de tests ;
- Classification des rhinites chroniques ;
- Recherche des facteurs anatomiques et orientation du patient ;
- Prise en charge : traitement de
- Éducation du patient de première et seconde intention ;
- Cas particulier de la femme enceinte.
En 2023, des centaines d'actions de DPC conformes aux orientations prioritaires triennales sont disponibles pour les allergologues. La liste officielle de l’ensemble de ces actions est consultable sur le site de l’Agence nationale du développement professionnel continu (ANDPC). À ce jour, 16 formations sont disponibles pour les allergologues.
Proposées sous différents formats - stages intensifs ou cours ponctuels en présentiel, en e-learning ou mixte - ces formations sont dispensées par des associations de professionnelles, des organismes de formation privés, des universités ou encore des établissements de santé publics.
Le financement d’une formation DPC pour allergologue
Participer à une action de DPC représente un certain budget qui peut faire l’objet d’un financement par des services agréés.
Combien coûte une action de DPC pour allergologue ?
Le coût d’une action de DPC démarre aux alentours de 200 € et peut atteindre jusqu’à 3 000 €. Les prix dépendent du type de formation choisie, de l’organisme qui la dispense, ainsi que des modalités de suivi des enseignements.
Selon le lieu et la durée de la formation, des frais supplémentaires de déplacement, d’hébergement, de restauration et de logement sont à prévoir. L’absence transitoire de revenus doit aussi être prise en considération.
Existe-t-il des aides financières pour les allergologues ?
L’agence de DPC participe au financement des actions de DPC réalisées par les allergologues. Cette prise en charge se fait sous la forme de forfaits.
Les règles et les modalités d’attribution des forfaits DPC pour allergologues sont les suivantes :
- Le nombre d’heures financées est de 21 par an ;
- La prise en charge concerne les praticiens libéraux conventionnés ou les salariés exerçant en centre de santé conventionné ;
- Les actions de DPC d’une durée inférieure à 3 h ne sont pas considérées ;
- Le budget accordé prend en charge la rémunération de l’organisme de formation et l’indemnisation financière versée à l’allergologue pour compenser sa perte de revenus ;
- Les montants attribués dépendent du format de suivi des cours et de la durée de l’action de DPC.
Info : pour bénéficier de ce dispositif, il est nécessaire de créer un compte professionnel auprès de l’ANDPC. On vous explique comment créer et gérer son compte DPC facilement.
En-dehors des forfaits DPC et en fonction de la situation personnelle de chaque praticien, il existe d’autres possibilités pour financer une formation professionnelle continue :
- le Fonds Interprofessionnel de Formation des Professionnels Libéraux (FIFPL) ;
- le Compte Personnel de Formation (CPF) ;
- l’Association Nationale pour la Formation permanente du personnel Hospitalier (ANFH) ;
- les Opérateurs de Compétences (OPCO Santé) ;
- l’autofinancement avec le crédit d’impôt qui permet de déduire jusqu’à 40 h de formation par an et/ou la déduction des frais annexes sur la déclaration d’impôts.
Pour plus de détails, consultez notre dossier dédié au financement d’une formation professionnelle de santé.
Liens utiles
- SFA - Société française d’allergologie : https://www.sfa.lesallergies.fr/
- CEA - Collège des enseignants en allergologie : https://cea.lesallergies.fr/