Découvrez toutes les possibilités de formations qui s’offrent aux médecins anesthésistes-réanimateurs.
- Quelles sont les obligations légales de développement professionnel continu ?
- Quels sont les programmes des actions à mener ?
- Existent-ils des aides pour financer une action de DPC ?
Explications.
L’offre de formations pour les anesthésistes-réanimateurs
Chaque médecin anesthésiste-réanimateur a la possibilité de compléter sa formation initiale avec des formations complémentaires, et ce, tout au long de sa carrière.
L’objectif est d’actualiser et d’approfondir ses connaissances, de se sur-spécialiser et/ou de remplir ses obligations légales de développement professionnel continu.
La formation continue de l’anesthésiste-réanimateur
L’anesthésie-réanimation est une spécialité transversale de haut niveau qui se pratique aussi bien en salle d’opération, en ambulance, qu’en salle d’accouchement, en USI ou dans le secteur privé. Elle nécessite, pour le praticien, des connaissances et des compétences approfondies dans les différents domaines où il est amené à intervenir.
Le médecin anesthésiste peut ainsi continuer à se former sur des sujets comme la douleur chronique, l'hypnose ou la médecine d’urgence.
Les avancées technologiques dans la discipline (ECMO, anesthésie loco régionale échoguidée…) et/ou la volonté d’évoluer dans sa carrière professionnelle peuvent amener l’anesthésiste-réanimateur à se sur-spécialiser par exemple dans l’anesthésie-réanimation pédiatrique, des grands brûlés, etc.
Des diplômes universitaires et de nombreux stages proposés par des organismes agréés par le Collège Français des Anesthésistes-Réanimateurs (OA FMC) permettent de répondre à ces besoins de formations complémentaires.
Parmi elles, on trouve :
- DU Anesthésie et réanimation du patient âgé
- DU Hypnose médicale
- DU Arrêt cardiaque : de la prise en charge préhospitalière à la réanimation et au suivi à long terme
- DU Assistance respiratoire et circulatoire extracorporelle de l’enfant et du nouveau-né
- DU Ventilation artificielle en soins critiques
- DIU Échocardiographie trans-œsophagienne en chirurgie cardiovasculaire
- DIU Techniques ultrasoniques en anesthésie et réanimation
- DIU Investigateurs en recherche clinique
- DIU Neuroréanimation
- Cours Européen ECMO et autres techniques d’assistance respiratoire et circulatoire temporaire
- DESC Médecine d’urgence
- E-learning Intubations difficiles, Prise en charge anesthésique du patient diabétique, etc.
Voir notre fiche sur le métier d'anesthésiste réanimateur.
Le développement professionnel continu des anesthésistes-réanimateurs
Le développement professionnel continu (DPC) est un dispositif réglementé de formation médicale continue. Il est défini comme une obligation pour chaque médecin de se former tout au long de sa carrière professionnelle afin d’entretenir les compétences théoriques et pratiques acquises durant sa formation initiale.
Les orientations pluriannuelles prioritaires de DPC pour les anesthésistes-réanimateurs
Pour satisfaire à son obligation de DPC, l’anesthésiste-réanimateur doit participer à un programme répondant à, au moins, une orientation pluriannuelle prioritaire. L'arrêté ministériel du 7 septembre 2022 et l'arrêté complémentaire du 8 décembre 2022 ont fixé, pour la période 2023-2025, 6 orientations de DPC (n°208 à 213) pour les anesthésistes-réanimateurs :
- 208 - Optimisation péri-opératoire des parcours patients
- 209 - Prise en charge du patient âgé en périopératoire d’une chirurgie majeure
- 210 - Complications à moyen et long terme de la réanimation
- 211 - Gestion des suppléances d’organes (Coeur, poumons et reins)
- 212 - Spécificités des prises en charge en anesthésie pédiatrique
- 213 - Prise en charge anesthésique et réanimatoire de l’hémorragie du post-partum
Certaines orientations concernent les anaomopathologistes, entre autres spécialités :
- 17. Repérage et prise en charge des troubles nutritionnels (pages 71 à 75)
- 29. Prise en charge du « blessé de guerre » par le service de santé des armées (SSA) (pages 114 à 116)
- 30. Prise en charge des patients présentant des symptômes prolongés suite à une COVID 19 (pages 117 à 119)
- 37. Intégration d’une démarche de décision médicale partagée (pages 139 à 143)
- 45. Intégration des recommandations dans la pratique médicale (pages 162 à 178)
Par ailleurs, les orientations 1 à 15 concernent toutes les professions médicales.
Orientation prioritaire n°208 - Optimisation péri-opératoire des parcours patients
Un parcours patients va de la décision d'une intervention à un mois après. Différents modes sont apparus pour l'optimiser, notamment la chirurgie ambulatoire (CA) et la réhabilitation améliorée en chirurgie (RAC). En France, elles sont encore trop peu utilisées.
Fiche de cadrage (2 pages : n°206 et 207)
Objectifs de la formation :
- Améliorer le recours à la RAC ;
- Développer une approche soins opératoires ;
- Augmenter le nombre de chirurgies ambulatoires.
Éléments de programme :
- L'optimisation du parcours patients ;
- Les soins périopératoires ;
- Le repérage les patients fragiles : scores et critères d'éligibilité à l'ambulatoire ;
- L'anesthésie et l'analgésie des patients en ambulmatoire ;
- Suivi au domicile
- Complications
Orientation prioritaire n°209 - Prise en charge du patient âgé en périopératoire d’une chirurgie majeure
Le vieillissement de la population augmente le nombre de prise en charge de patients âgés en chirurgie lourde. Cette dernière est source de perte d'autonomie et de dépendance et entraîne un taux de morbidité hospitalière élevé.
Fiche de cadrage (2 pages : n°208 et 209)
Objectifs de la formation :
- Améliorer la prise en charge des patients ;
- Réduire le taux de morbi-mortalité ;
- Améliorer la qualité de vie et l'autonomie des personnes âgées.
Éléments de programme :
- L'évaluation préopératoire avec scores de fragilité et de vulnérabilité ;
- La préhabilitation ;
- La gestion périopératoire des comorbidités ;
- L'adaptation des techniques anesthésiques et analgésiques ;
- La gestion peropératoire ;
- La prévention postopératoire ;
- La prise en charge des soins critiques (réanimation et soins intensifs) ;
- Le travail en collaboration avec d'autres spécialités médicales et chirurgicales.
Orientation prioritaire n°210 - Complications à moyen et long terme de la réanimation
Les progrès de la prise en charge en soins critiques ont permis une amélioration de la survie, mais une augmentation des handicaps fonctionnels chez les survivants : les « Post-Intensive Care Syndrome » (PICS). Des recommandations internationales ont été publiées en 2020
Fiche de cadrage (2 pages : n°210 et 211)
Objectif de la formation :
- Améliorer la prise en charge des conséquences d'un séjour en soins critiques.
Éléments de programme :
- Le PICS et ses composantes au niveau fonctionnel, neurologique et psychiatrique ;
- Diagnostic et évaluation du PICS ;
- Conséquences du PICS au niveau individuel, sociétal, médical et médico-économique ;
- Prise en charge du PICS ;
- Prise en charge post-hospitalisation : soins de réadaptation post-réanimation (SRPR) et rôle des médecins anesthésistes réanimateurs dans la prise en charge multidisciplinaire ;
- Prise en charge préventive en soins critiques
Orientation prioritaire n°211 - Gestion des suppléances d’organes (Coeur, poumons et reins)
En soins critiques, face à la défaillance aigüe d'organes, le recours à des méthodes de suppléance est possible. Savoir gérer des suppléances d’organes notamment cardiaque, respiratoire et rénale en Anesthésie Réanimation Médecine Péri-Opératoire (ARMPO) est nécessaire. Des référentiels et des recommandations existent et ont amélioré la qualité de la prise en charge des patients.
Fiche de cadrage (2 pages : n°212 et 213)
Objectifs de la formation :
- S'adapter à la typologie des patients présentant une ou plusieurs défaillances cardiaque, respiratoire et rénale dans le cadre de l’ARMPO
- Intégrer l'évolution des techniques de suppléance
Éléments de programme :
- La défaillance et la suppléance cardio-vasculaire : méthode d'évaluation, techniques de suppléance hémodynamiques, devenir du patient ;
- La défaillance et la suppléance respiratoire ;
- La défaillance et la suppléance rénale ;
- La défaillance multi-organes.
Orientation prioritaire n°212 - Spécificités des prises en charge en anesthésie pédiatrique
L'anesthésie de l'enfant (du nouveau-né à l'adolescent) implique de prendre en compte de nombreux facteurs liés à la croissance et au développement. L'amélioration de la gestion des situations critiques doit tenir compte des facteurs humains.
Fiche de cadrage (2 pages : n°214 et 215)
Objectif de la formation :
- Améliorer les soins et la sécurité des enfants au bloc opératoire ;
- Améliorer le parcours chirurgical des enfants.
Éléments de programme :
- L'évaluation préopératoire : scores d'anxiété, préparation de la famille ;
- La gestion de la douleur : antalgiques, analgésie loco-régionale ;
- La prévention et prise en charge per et post opératoire ;
- La gestion de l'anesthésie et monitorage pour un enfant ;
- L'adaptation des techniques anesthésiques et analgésiques au contexte clinique ;
- Spécificités pédiatriques des critères de transferts en soins critiques (réanimation et soins intensifs).
Orientation prioritaire n°213 - Prise en charge anesthésique et réanimatoire de l’hémorragie du post-partum
L'hémorragie du post partum complqiue 10 % des accouchements et est une cause importante de mortalité maternelle. Or, elle est rarement prévisible. Un retard de prise en charge est une perte de chance importante (90 % des décès sont jugés possiblement évitables).
Fiche de cadrage (2 pages : n°216 et 217)
Objectifs de la formation :
- Améliorer la prise en charge de l'hémorragie post-partum en accord avec les données récentes et les référentiels
Éléments de programme :
- Le diagnostic d'une hémorragie post partum ;
- L'évaluation de sa gravité selon des critères cliniques et biologiques ;
- La mise en condition de la patiente ;
- La réanimation ;
- Les examens complémentaires ;
- L'indication des produits sanguins labiles et dérivés du sang ;
- Information de la patiente et de son conjoint.
Les actions de DPC pour l’anesthésiste-réanimateur
En 2023, le médecin anesthésiste-réanimateur a le choix parmi des centaines de formations de DPC agréées. La liste officielle de ces formations est consultable sur le site de l’ANDPC. À ce jour, 39 formations sont disponibles pour les anesthésistes réanimateurs.
Ces formations sont proposées sous différents formats : formation classique en présentiel, formation en e-learning ou en format mixte.
De plus ou moins longue durée, elles sont dispensées par des associations, des organismes privés de formation professionnelle continue, des universités, lors de congrès de sociétés savantes ou de fédérations de professionnels de la discipline.
Le financement d’une formation DPC pour anesthésiste-réanimateur
Les prix des formations de DPC varient de 200 € à plus de 3 000 €. Ils dépendent de l’organisme formateur, de la durée et du mode de suivi des enseignements (en présentiel, classe virtuelle ou format mixte).
Pour les formations suivies en présentiel, des frais supplémentaires de déplacement, de restauration et de logement sont également à prévoir. L’absence temporaire de revenus doit aussi être prise en considération.
Le forfait de DPC anesthésiste-réanimateur
Les médecins anesthésistes-réanimateurs sont éligibles à la prise en charge financière des actions de DPC. Cette prise en charge octroyée par l’agence nationale de DPC (ANDPC) se fait sous la forme de forfaits annuels dont les règles et les modalités d’attribution sont les suivantes :
- Le nombre d’heures prises en charge est de 21 par an
- L’indemnisation concerne les praticiens libéraux conventionnés ou les salariés exerçant en centre de santé conventionné
- Le forfait comprend une indemnisation versée directement au praticien pour perte de revenus et des frais pédagogiques versés à l’organisme formateur
- Les montants attribués et leur répartition se font en fonction du format et de la durée de l’action suivie
- Les formations doivent être suivies dans leur intégralité
- Chaque médecin anesthésiste peut également bénéficier de 21 h de prise en charge en hors quota pour participer à des actions de maîtrise de stage universitaire.
Bon à savoir : les actions de moins de 3 heures consécutives ne sont pas indemnisées. Celles suivies les dimanches et les jours fériés ne donnent pas droit à une indemnisation pour perte de revenus.
Les autres aides financières
Lorsque le forfait annuel de DPC est épuisé ou que la formation suivie n’entre pas dans le cadre d’une prise en charge par l’ANDPC, d’autres solutions existent :
- Le Fonds Interprofessionnel de Formation des Professionnels Libéraux (FIFPL) ;
- Le Compte Personnel de Formation (CPF) ;
- Les Opérateurs de Compétences (OPCO Santé) dans le secteur privé ;
- L’Association Nationale pour la Formation permanente du personnel Hospitalier (ANFH) ;
Le financement personnel qui permet ensuite de bénéficier d’une déduction, sur la déclaration des impôts, de tous les frais engagés pour suivre une formation professionnelle (frais pédagogiques - jusqu’à 40 h de formation/an au taux horaire de 10,57 € - et frais annexes de transport, d’hébergement, de restauration…).
Retrouvez tous les détails dans notre dossier sur le financement d’une formation professionnelle de santé