Spécialiste en médecine cardiovasculaire, vous êtes à la recherche de formations pour actualiser vos connaissances, vous sur-spécialiser ou simplement répondre à vos obligations légales ?
Nous avons fait le tour de la question pour vous.
- Quelles sont les formations médicales, DPC ou hors DPC, qui peuvent vous intéresser ?
- Quels sont les programmes et les priorités définies pour votre discipline ?
- Quel est le coût d’une formation professionnelle continue et comment la financer ?
Quelles formations suivre lorsqu’on est un spécialiste en médecine cardiovasculaire ?
Selon le code de la santé publique, un médecin doit donner des soins « conformes aux données acquises de la science". Il est donc tenu de se former tout au long de sa carrière pour actualiser ses connaissances.
La formation continue en médecine cardiovasculaire
La formation continue des médecins a de multiples avantages.
Elle permet la mise à jour des compétences en fonction des progrès de la médecine, ce qui est essentiel concernant la médecine cardiovasculaire ! C’est en effet une discipline médicale en constante évolution, les progrès technologiques y sont nombreux et le praticien réalise lui-même la plupart des examens diagnostiques et thérapeutiques.
De plus, pour faire évoluer sa carrière ou se sur-spécialiser dans un domaine spécifique de sa discipline, le cardiologue doit pouvoir justifier d’une formation qui lui assure les compétences requises.
Les formations complémentaires disponibles pour un médecin cardiovasculaire sont nombreuses et diversifiées. On y trouve :
- des formations diplômantes, certifiantes ou qualifiantes ;
- des formations dispensées par des universités, des CHU, des organismes privés de formation professionnelle, des entreprises, des sociétés savantes ou de professionnels de la spécialité ;
- des formations en présentiel, à distance (e-learning, classe virtuelle) ou mixte ;
- des manifestations scientifiques : congrès, colloques, symposiums, assises, journées scientifiques, visioconférences…
Exemples de formations complémentaires possibles, on trouve :
- DIU Cardiologie pédiatrique et congénitale
- DIU Rythmologie et stimulation cardiaque
- DIU Hypertension artérielle, risque cardiovasculaire et rénal
- DESIU Cardio-oncologie
- DIU Échocardiographie et imagerie cardiovasculaire
- DIU Prise en charge de l'insuffisance cardiaque
- DU Formation à l’éducation thérapeutique du patient
- Masterclasses lors des Journées européennes de la SFC
- Formation Médecine Nutritionnelle et Fonctionnelle en Cardiologie
- Webinaires FormatCœur
Voir notre fiche sur le métier de cardiologue
Le développement professionnel continu du cardiologue
Instauré par l’article 114 de la loi de modernisation du système de santé et le décret du 8 juillet 2016, le développement professionnel continu (DPC) est un dispositif réglementé.
Il oblige tout professionnel de santé, qu’il soit libéral, hospitalier ou salarié, à participer - par période de 3 ans - à au moins 2 des 3 types d’actions suivantes :
- Formation continue ;
- Évaluation des pratiques professionnelles ;
- Gestion des risques.
Les actions engagées doivent par ailleurs être réalisées par un organisme formateur agréé et être conformes à une ou plusieurs orientations prioritaires.
Les orientations prioritaires de DPC en médecine cardiovasculaire
Les orientations nationales prioritaires de DPC ont vocation à accompagner la politique nationale de santé et à couvrir les différents enjeux des spécialités médicales. Elles sont fixées tous les 3 ans par arrêtés ministériels publiés au journal officiel.
Pour le triennal 2023-2025 :
- Les orientations n°1 à 15, n°293 et n°295 s’adressent à toutes les professions médicales ;
- Les orientations n°16 à 37 sont destinées à certaines professions de santé ;
- Les orientations n°38 à 291 sont définies par spécialité, dont 6 pour la médecine cardiovasculaire :
55 - Prise en charge du patient dyslipidémique et de son risque cardiovasculaire
56 – Prise en charge du patient hypertendu et de son risque cardiovasculaire
57 – Diagnostic et prise en charge de l’insuffisance cardiaque
58 – Indications des résultats et complications potentielles des prises en charge en rythmologie
59 – Indications de l’imagerie cardiovasculaire
292 – Prise en charge du syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil
Orientation prioritaire n°55 – Prise en charge du patient dyslipidémique et de son risque cardiovasculaire
Les dyslipidémies constituent un des facteurs de risque cardiovasculaire responsables d’événements cardiovasculaires majeurs en France. Or, les données des registres français, européens, et du récent registre mondial Da Vinci soulignent la méconnaissance par une majorité de médecins des critères diagnostiques de certaines d’entre elles (HeFH), conduisant à un sous-diagnostic et à un défaut de prise en charge adaptée.
Fiche de cadrage (2 pages : n°218 et 219)
Objectifs de la formation :
- Approfondir les connaissances sur la prise en charge des dyslipidémies pour mieux définir le risque et éventuellement dépister une maladie coronaire.
- S’approprier les nouvelles recommandations sur l’évaluation du risque cardiovasculaire chez les individus en prévention primaire.
Éléments de programme :
- Le dépistage de l’Hypercholestérolémie Familiale Hétérozygote par des moyens simples et validés (score DUTCH) ;
- Les indications des examens complémentaires (score calcique coronaire, doppler vasculaire, tests d’ischémie) ;
- Les nouvelles recommandations sur l’évaluation du risque cardiovasculaire chez les individus en prévention primaire (SCORE 2, le SCORE OP, utilisation adéquate et interprétation des bilans biologiques, l’imagerie non invasive…) ;
- Les stratégies thérapeutiques en fonction des profils patients ;
- Les puissances respectives des statines, la place de l’ézétimibe, les indications des inhibiteurs des inhibiteurs des PCSK9 ;
- Les différents niveaux de preuves, permettant d’établir des indications fortes (classe I), des contre-indications établies (classe III), ou des indications moins certaines (classe IIA, « conseillées », classe IIB, « possibles ») en matière de prise en charge conformément aux recommandations de l’European Society of Cardiology.
Orientation prioritaire n°56 – Prise en charge du patient hypertendu et de son risque cardiovasculaire
En France, l'hypertension artérielle est l'un des principaux facteurs de risque cardiovasculaire. Sa fréquence et sa prévalence augmentent constamment, en raison du vieillissement de la population et de nos modes de vie actuels. Les études récentes ont montré une réduction des événements cardiovasculaires majeurs à long terme avec des chiffres tensionnels en dessous des objectifs actuellement définis en France.
Fiche de cadrage (2 pages : n°220 et 221)
Objectifs de la formation :
- Approfondir les connaissances des cardiologues sur les stratégies de diagnostic de confirmation du caractère permanent de l’HTA.
- Se familiariser avec les nouvelles recommandations sur l’évaluation du risque cardiovasculaire chez les patients hypertendus.
Éléments de programme :
- Les nouvelles recommandations sur l’évaluation du risque cardiovasculaire chez les patients hypertendus et la prévention primaire,
- Avantages et limites des moyens permettant d’évaluer le risque cardiovasculaire des patients hypertendus ;
- Le bon usage des examens biologiques et des techniques d’imagerie ;
- Les différents niveaux de preuves, permettant d’établir des indications fortes (classe I), des contre-indications établies (classe III), ou des indications moins certaines (classe IIA, « conseillées », classe IIB, « possibles ») en matière de prise en charge conformément aux recommandations de l’European Society of Cardiology
Orientation prioritaire n°57 – Diagnostic et prise en charge de l’insuffisance cardiaque
En France, l'insuffisance cardiaque affecte plus d'un million de personnes. Chaque année, 120 000 nouveaux cas sont identifiés, une prévalence qui va sans doute augmenter du fait du vieillissement de la population et de l’amélioration de la prise en charge des autres pathologies cardiaques qui évoluent vers l’IC.
Or l'insuffisance cardiaque est une maladie chronique grave, avec un taux de mortalité comparable à celui des cancers. C’est aussi une pathologie qui a un impact économique majeur (165 000 hospitalisations annuelles et plus de 1,5 milliards d’euros de remboursements par les caisses d’assurance maladie pour les patients en ALD).
Fiche de cadrage (2 pages : n°222 et 223)
Objectifs de la formation :
Permettre au cardiologue de bien connaître les tests diagnostiques, la place des différents examens complémentaires et les différentes thérapeutiques en accord avec les recommandations des sociétés savantes.
Éléments de programme :
- Les éléments du diagnostic ;
- Les thérapeutiques médicamenteuses (4 principales familles à introduire précocement, les doses…) ;
- Les thérapeutiques non médicamenteuses et leurs indications (resynchronisation, défibrillateur, ablation) ;
- L’éducation thérapeutique (nutrition, réadaptation, fer carboxymaltose…)
- Dépistage et prise en charge des étiologies spécifiques (coronaropathie, arythmie, amylose…)
Orientation prioritaire n°58 – Indications des résultats et complications potentielles des prises en charge en rythmologie
La rythmologie est l'un des domaines de la cardiologie qui a connu le plus de progrès au cours des dernières décennies. Les avancées dans les traitements (anticoagulants, antiarythmiques) et en particulier l’essor de la rythmologie interventionnelle (stimulation, défibrillation, ablation des troubles du rythme) ont modifié l’exercice du métier.
Les cardiologues doivent comprendre les indications, les bénéfices et les risques de toute prise en charge rythmologique afin d'orienter les patients vers un rythmologue si nécessaire.
Fiche de cadrage (3 pages : n°224 et 225)
Objectifs de la formation :
Réactualiser les connaissances des cardiologues sur la juste prescription des traitements médicamenteux et des actes interventionnels dans la prise en charge en rythmologie.
Éléments de programme :
- Les traitements médicamenteux, bases techniques des gestes interventionnels, les possibilités diagnostiques, les nouvelles orientations de traitement ;
- Les risques de ces techniques ;
- La maîtrise des différents niveaux de preuves permettant d’établir des indications fortes, des contre-indications établies ou des indications moins certaines en matière de prise en charge conformément aux recommandations de l’European Society of Cardiology.
Orientation prioritaire n°59 – Indications de l’imagerie cardiovasculaire
Les progrès de l’imagerie cardiovasculaire, non-invasive et invasive, ont bouleversé la pratique quotidienne de la cardiologie. Ces examens sont cependant très coûteux, ont des limitations et exposent parfois le patient à des risques.
Fiche de cadrage (2 pages : n°226 et 227)
Objectifs de la formation :
Réactualiser les connaissances des cardiologues sur la place de l’imagerie cardio-vasculaire : état de la pratique, conséquences des recommandations, évaluation des modifications des pratiques, outils d’amélioration de la pratique…
Éléments de programme :
- Les modalités d’imagerie : bases techniques, possibilités diagnostiques, nouvelles orientations de traitement ;
- Les limites des techniques d’imagerie ;
- La maîtrise des différents niveaux de preuves permettant d’établir des indications fortes (classe I), des contre-indications établies ou des indications moins certaines ;
Orientation prioritaire n°292 – Prise en charge du syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil
Le syndrome d'apnées–hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) est une pathologie fréquente dont les conséquences peuvent être graves. De mieux en mieux diagnostiqué, il est régulièrement traité, notamment par PPC. Or, l’augmentation annuelle du nombre des patients sous traitement par ventilation par pression positive continue a des conséquences financières majeures (817 millions d’euros en 2020).
Fiche de cadrage (2 pages : n°228 et 229)
Objectifs de la formation :
- Permettre au cardiologue d’acquérir les modalités de diagnostic et de traitement du SAHOS, notamment par PPC ou OAM, pour s’assurer de la qualité de leurs prescriptions.
- Actualiser les connaissances en matière de SAHOS.
Éléments de programme :
- Le diagnostic du SAHOS ;
- Le traitement du SAHOS : indications, méthodes et suivi
- L’approche multidisciplinaire du SAHOS, impliquant ORL, pneumologues, neurologues, psychiatres, ou médecins du travail.
Les actions de DPC pour les spécialistes en médecine cardiovasculaire
La liste officielle de toutes les actions de DPC disponibles est consultable sur le site de l’Agence nationale du développement professionnel continu (ANDPC),
Le professionnel de santé peut choisir librement la structure de formation, les actions de DPC et le format de suivi des enseignements (e-learning, classe virtuelle, présentiel ou mixte).
Les sessions de formation pluriannuelles sont également permises. Les actions de DPC ne pourront alors être suivies que sur 2 années consécutives.
INFO : L’engagement dans une démarche d’accréditation individuelle ou d’accréditation en équipe permet également de valider le DPC des cardiologues interventionnels.
Financement d’une formation DPC pour les cardiologues
Le coût d'une formation médicale continue est très variable. Il dépend du type de formation, de sa durée, du mode de suivi des enseignements et de la structure formatrice.
Le coût total d’une formation comprend généralement :
- des frais pédagogiques, en moyenne compris entre 300 € et 3 000 € ;
- des frais de perte de revenus ;
- des frais de déplacement et de restauration ;
- des frais d'hébergement, si la formation a lieu dans un endroit éloigné du domicile.
Sous certaines conditions, le coût total d’une formation peut faire l’objet d’un financement partiel ou total.
Les forfaits DPC en médecine cardiovasculaire
L’ANDPC participe au financement des actions de DPC, dans la limite d’un forfait individuel annuel qui comprend :
- le paiement de la formation à l’organisme formateur ;
- l’indemnisation du médecin pour compenser sa perte de revenus.
Pour la période 2023-2025, le forfait DPC accordé aux cardiologues libéraux conventionnés ou salariés en centre de santé conventionné prend en charge 21 heures de formation par an.
Pour plus de détails sur les modalités d’attribution et les montants alloués, consultez la fiche forfait DPC Médecins de l’ANDPC.
Alors qu’elle ne prenait en charge que les actions de DPC suivies dans leur intégralité, l’ANDPC finance désormais les formations au « service fait », c’est-à-dire selon le nombre d’heures effectivement réalisées.
Les autres aides financières
L’ANDPC peut ne pas prendre en charge la formation continue du médecin cardiovasculaire :
- Lorsqu’il exerce en libéral non-conventionné ou en centre de santé non-conventionné ;
- Lorsque son forfait DPC annuel est épuisé ;
- Lorsque la formation suivie ne répond pas à tous les critères d’éligibilité (durée, programme, organisme formateur…).
Dans ces situations, il peut bénéficier d’autres moyens pour financer sa formation professionnelle :
- Compte Personnel de Formation (CPF) ;
- Association Nationale pour la Formation permanente du personnel Hospitalier (ANFH) ;
- Le crédit d’impôt formation, plafonné à 40 heures de formation par an (nombre d’heures x taux horaire net du SMIC en vigueur).
Sites utiles pour les médecins cardiologues
- SFC - Société française de cardiologie : https://www.sfcardio.fr/
- ODP2C – Organisme de développement professionnel continu en cardiologie : http://www.specialitesmedicales.org/id/665/1435241/dpc-de-la-cardiologie-et-des-maladies-vasculaires.html
- CNPCV - Conseil national des professionnels cardio-vasculaire : https://www.cnpcv.org/
- CNCF - Collège national des cardiologues français : https://cncf.eu/