Endocrinologue | Métier, salaire, DPC et formation (2024)

Article mis à jour le : 19 mars 2024

Diabète, hypertension artérielle, obésité, troubles de la croissance, problèmes de fertilité, dysfonctionnements thyroïdiens et bien plus encore. L’endocrinologue prend en charge une multitude de pathologies et joue ainsi un rôle crucial dans la santé et le bien-être de ses patients.

  • Comment devenir endocrinologue ?
  • Quelles sont les études nécessaires et quel est leur coût ? En quoi consiste le métier ?
  • Quelles sont les compétences requises pour l’exercer ? 

Nous répondons à toutes ces questions.

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Le métier d’endocrinologue

Qu’est-ce qu’un endocrinologue ?

Son nom signifie littéralement, celui qui étudie (logos) les sécrétions (crine) internes (endo), l’endocrinologue est un médecin spécialiste des hormones et des glandes.

Les hormones sont des molécules produites par l’organisme. Chez l’Homme, elles sont impliquées dans de nombreux phénomènes physiologiques et régissent ainsi, aussi bien l’appétit, le sommeil, l’humeur, que la sexualité.

Quel est le rôle d’un endocrinologue ?

Son champ d’application est vaste, les hormones étant impliquées dans la plupart des fonctions de l’organisme humain (nutrition, croissance, reproduction, régulation de la température corporelle et des cycles circadiens…).

L’endocrinologue étudie, diagnostique et traite de nombreuses affections :

  • Les problèmes thyroïdiens (hyperthyroïdie, hypothyroïdie, thyroïdite, cancer de la thyroïde…)
  • Les troubles de fonctionnement des glandes surrénales, de l’hypophyse (maladie d’Addison, syndrome de Conn, maladie de Cushing…)
  • Le traitement et la surveillance du diabète
  • Les dysfonctionnements des glandes sexuelles, les troubles de la puberté, de la ménopause ou de l’andropause
  • L’infertilité et la stérilité (intervention dans le processus de procréation médicalement assistée)
  • Les problèmes de croissance (rachitisme)
  • Les dyslipidémies, les dénutritions
  • L’anorexie mentale, l’obésité

La prise en charge des patients est pluridisciplinaire, l’endocrinologue collaborant avec d'autres professionnels de la santé : médecins généralistes, gériatres, pédiatres, oncologues, néphrologues, gynécologues, ophtalmologues, podologues, diététiciens, infirmières, anatomo-pathologistes, etc.

Quelles sont les principales missions d’un endicronologue ?

Diagnostic et dépistage

  • Prend en charge le patient
  • Effectue une anamnèse complète
  • Prescrit des analyses et des examens complémentaires en cas de besoin
  • Analyse et interprète les données récoltées
  • Établit un diagnostic précis
  • Évalue la gravité et le stade de la maladie

Traitements et thérapeutiques

  • Détermine et prescrit le traitement le mieux adapté (régime alimentaire, traitement médicamenteux, actes médicaux et chirurgicaux…)
  • Contrôle l’efficacité d’un traitement et adapte la thérapie
  • Surveille l’évolution de la maladie et de l’état de santé du patient

Pédagogie

  • Prodigue des conseils pour réduire les risques de développement d’une maladie

Activités annexes

  • Participe à la recherche scientifique (recherche fondamentale, appliquée ou recherche clinique)
  • Enseignement

Travail en équipe

  • Collabore avec d’autres médecins (généralistes, spécialistes des zones atteintes…)
  • Transmet les informations au médecin traitant

Quelle est la différence entre un diabétologue et un endocrinologue ?

La diabétologie est une sous spécialité de l’endocrinologie à laquelle elle est rattachée depuis le milieu des années 1980. Il n’y a donc pas de différence entre un diabétologue et un endocrinologue, tous deux appartiennent à la même spécialité médicale, l’endocrinologie-diabétologie-nutrition.

Le diabétologue est ainsi un médecin endocrinologue qui a décidé de se spécialiser dans l'étude et dans le traitement du diabète et de ses complications. Il a aussi des connaissances approfondies dans le domaine de la nutrition et prend en charge les problèmes d’obésité, de dénutrition et les troubles du comportement alimentaire (anorexie mentale…).

Les qualités requises pour devenir endocrinologue

L’endocrinologie est une spécialité qui se situe au carrefour de nombreuses disciplines médicales. Un bon endocrinologue doit donc avoir de bonnes connaissances générales en médecine. Il doit également posséder des qualités personnelles telles que :

  • Sens de l’écoute et empathie
  • Curiosité
  • Goût du travail en équipe
  • Pédagogie avec les patients et leurs familles

Où travaille un endocrinologue ?

L’endocrinologue peut exercer son activité en statut libéral, au sein d'un cabinet médical ou dans son propre cabinet.

Il peut aussi travailler dans un établissement médical (hôpital, clinique, CHU), dans des entreprises de l’industrie pharmaceutique ou de l’agroalimentaire, dans des laboratoires ou des centres de recherche (INSERM, CNRS, université…).

Les activités mixtes (en libéral et en établissement hospitalier) sont très fréquentes en endocrinologie.

Quelques chiffres sur le métier d'endocrinologue 

  • Près de 2 000 endocrinologues-diabétologues exercent en France en 2021, soit 3 pour 100 000 habitants
  • 24 % des endocrinologues-diabétologues exercent en libéral, 60 % en milieu hospitalier et 16 % ont une activité mixte
  • L’âge moyen des médecins endocrinologues en exercice est de 54 ans
  • 79 % des endocrinologues sont des femmes
  • Quel est le salaire d'un endocrinologue

    Le salaire moyen d’un endocrinologue varie selon son lieu d’exercice.

    Pour les endocrinologues qui travaillent à l’hôpital, la rémunération se fait selon une grille indiciaire définie par l’État, qui tient compte de l’ancienneté et du grade :

    Échelon

    Salaire mensuel brut

    1

    4 565,50 €

    2

    4 768,67 €

    3

    5 102,47 €

    4

    5 465,28 €

    5

    5 639,43 €

    6

    5 842,60 €

    7

    6 277,98 €

    8

    6 539,21 €

    9

    7 434,25 €

    10

    7 763,35 €

    11

    8 194,60 €

    12

    8 625,85 €

    13

    9 229,60 €

    Au salaire de base, peuvent s’ajouter des primes de garde et des indemnités diverses (IRFD, PIPP…).

    Quant au salaire des endocrinologues exerçant en libéral, il dépend du secteur d’exercice (secteur 1 ou secteur 2) et du volume de leur patientèle. Considéré comme faisant partie des plus faibles de toutes les disciplines médicales exercées en libéral, il est en hausse, en raison de la tarification d’actes pratiqués en cabinet (échographie, suivi spécialisé des pompes et des capteurs de glycémie…) et de la création de forfaits spécifiques pour les endocrinologues.

    Le salaire moyen mensuel brut d’un endocrinologue libéral est d’environ 6 400 €.

    La formation pour devenir endocrinologue

    La formation d’un endocrinologue est longue – elle dure 10 ou 11 ans - et nécessite de faire des études de médecine avec une spécialisation en endocrinologie.

    Quelles études suivre pour devenir endocrinologue ?

    En application de l’article L. 4111-1 du Code de la santé publique, pour exercer légalement la profession d’endocrinologue en France, il faut être titulaire d’un diplôme d’études spécialisées en Endocrinologie-Diabétologie-Nutrition (DES EDN).

    L’étudiant doit ainsi :

    • obtenir un baccalauréat (scientifique de préférence) ;
    • suivre 6 années d’études de médecine : 3 ans pour obtenir le diplôme de formation générale en sciences médicales (DFGSM) + 3 ans pour le DFASM (diplôme de formation approfondie en sciences médicales) ;
    • obtenir le DES EDN (8 semestres d’études).

    Quel est le programme des études pour devenir endocrinologue ?

    Les modules des cours peuvent varier selon les universités, mais comprennent en général :

    • Physiologie et pathologie endocriniennes
    • Diabétologie de l'adulte, de l'enfant et de l'adolescent
    • Troubles du métabolisme et pathologies de la nutrition
    • Thérapeutiques en endocrinologie et diabétologie
    • Principes de génétique, d’immunologie et d’oncologie appliqués à l’endocrinologie
    • Explorations morphologiques, histologiques et fonctionnelles en endocrinologie
    • Physiopathologie, diagnostic et traitement des états intersexués, des troubles pubertaires et de la reproduction
    • Organisation et prise en charge des urgences en endocrinologie

    La formation pratique se fait sous la forme de plusieurs stages semestriels à réaliser dans des services hospitaliers agréés.

    Phase socle (1 an) :

    • 2 stages en EDN, dont 1 au moins en CHU
    • 1 stage orienté endocrinologie ou diabétologie
    • 1 stage orienté obésité ou dénutrition

    Phase d’approfondissement (2 ans)

    • 2 stages en EDN
    • 1 stage en hépato-gastro-entérologie, médecine interne et immunologie clinique, pédiatrie, réanimation, gériatrie, oncologie, médecine cardiovasculaire, neurologie, pneumologie, néphrologie, biologie médicale, santé publique, psychiatrie, médecine nucléaire ou gynécologie médicale
    • 1 stage libre

    Phase de consolidation (1 an)

    • 1 stage de 1 an ou 2 stages de 6 mois dans un service agréé pour le DES EDN, soit sous la forme d’un stage couplé service agréé à titre principal ou complémentaire pour le DES EDN, soit stage mixte dans un service hospitalier et auprès d’un praticien-maître de stage des universités agréé en EDN

    Le programme détaillé des enseignements, la durée et la nature des stages à accomplir, les compétences spécifiques à acquérir, ainsi que les modalités d’évaluation des connaissances sont consultables sur la maquette du DES.

    À l’issue de la formation, et après avoir soutenu une thèse d’État de docteur en médecine, l’étudiant obtient son DES EDN.

    Bon à savoir : Pour compléter leur formation et en fonction des besoins de santé, les futurs endocrinologues peuvent suivre une formation spécialisée transversale (FST) d’une durée de 1 an (la durée de l’internat passant à 11 ans). Parmi toutes les FST disponibles, 3 sont reconnues d’intérêt pour l’endocrinologie-diabétologie-nutrition :

    • FST Cancérologie
    • FST Médecine et biologie de la reproduction/andrologie
    • FST Pharmacologie médicale/thérapeutique

    Top 3 des livres à lire quand on veut devenir endocrinologue

    • Référentiel Endocrinologie, diabétologie et maladies métaboliques par Collège des enseignants d’endocrinologie, diabète et maladies métaboliques. Éditions Elsevier Masson, 5e édition. Octobre 2021.
    • Référentiel Collège de Nutrition par Collège des enseignants de nutrition. Éditions Elsevier Masson, 4e édition Janvier 2022.
    • L’ECNI en arbres décisionnels - Endocrinologie par Olivier Mouterde. Éditions Ellipses. Avril 2021.

    Le quotidien d’un endocrinologue

    Le quotidien d’un endocrinologue varie selon qu’il exerce en libéral ou dans un service hospitalier avec des cas plus complexes à prendre en charge.

    Les avantages du métier…

    L’endocrinologie, Diabétologie et Nutrition est une discipline aux multiples facettes qui permet la prise en charge de nombreuses pathologies. Il n’y a pas de routine.

    C’est aussi une spécialité jeune, qui évolue beaucoup et qui est tournée vers les nouvelles technologies, la thérapie génique et les nouvelles molécules.

    L’endocrinologue peut créer des liens forts avec ses patients qu’il suit souvent sur de nombreuses années et dont il améliore la qualité de vie.

    C’est enfin un métier qui offre de belles perspectives de carrière.

    ... et ses difficultés

    L’endocrinologie est une spécialité vaste et complexe. Elle nécessite polyvalence, actualisation des connaissances et une implication totale.

    La rémunération des endocrinologues exerçant en libéral est souvent considérée comme inférieure à celles des autres spécialités, du fait de la durée des consultations, notamment en diabétologie.

    Le métier vu de l'intérieur

    Quel est le prix d’une formation d’endocrinologue ?

    Le coût des études pour devenir endocrinologue représente un investissement conséquent, en particulier si on considère que la formation se fait sur 10 ans. Selon plusieurs associations d’étudiants en médecine, il peut dépasser largement les 10 000 € par an et comprend :

    • Les droits d’inscription universitaire (environ 170 €) ;
    • La contribution de vie étudiante et de campus (CVEV) de 92 € ;
    • Le matériel pédagogique (livres et référentiels…) ;
    • L’inscription à des prépas privées (très onéreuse, en moyenne entre 4 000 et 7 000 €/an) ;
    • Les loyers et les frais de vie courante (transport, repas, forfait internet/téléphone…).

    Des aides financières sont disponibles en fonction de la situation de chaque candidat :

    • Bourse d’études ;
    • Aides du département ou de la région ;
    • Aide dans le cadre du contrat d’engagement service public (CESP) ;
    • Aide au mérite ;
    • Aide personnalisée au logement (APL) ;
    • Un prêt étudiant garanti par l’État.

    BON À SAVOIR : les étudiants en médecine sont indemnisés dès leur 4e année d’études (environ 400 à 500 €). À partir de la 1re année d’internat et jusqu’à l’obtention du DES, ils perçoivent une vraie rémunération (entre 2 000 € et 2 600 € bruts par mois). Leurs rémunérations et émoluments (gardes, astreintes, indemnités) sont fixés par l’arrêté ministériel du 8 juillet 2022.

    Évolutions de carrière et formation de l’endocrinologue

    Concernant les perspectives de carrière, l’endocrinologue peut évoluer vers un poste à plus haute responsabilité, tel que chef de service hospitalier.

    La recherche scientifique et l’enseignement dans les CHU et les écoles de médecine spécialisées en endocrinologie sont également des évolutions professionnelles fréquentes pour les endocrinologues.

    Un endocrinologue doit continuer à se former pour actualiser ses connaissances ou pour compléter sa formation initiale.

    Quelles formations suivre quand on est endocirnologue ?

    Certains endocrinologues se sur-spécialisent ainsi dans certaines pathologies (dérèglements de la thyroïde, troubles de la croissance, maladies rares, diabète...) ou bien dans le suivi d’une patientèle spécifique (enfants, personnes âgées, obèses…).

    L’endocrinologue a la possibilité de compléter sa formation initiale en suivant des formations complémentaires et cela, tout au long de sa carrière professionnelle.

    La formation continue et régulière des endocrinologues est nécessaire. Elle permet :

    • le maintien et l’approfondissement des connaissances dans la discipline ;
    • l’actualisation des savoirs au regard des progrès scientifiques et technologiques ;
    • l’acquisition de nouvelles compétences dans un domaine ou une technique particuliers (reproduction, tumeurs endocrines…) ou auprès d’un public spécifique (enfant, sportif…) ;
    • l’amélioration de la qualité et la sécurité des soins et de la relation avec le patient ;
    • l’harmonisation des pratiques professionnelles sur le territoire français ;
    • l’évolution et le changement d’orientation professionnelle (recherche, enseignement, direction d’un service hospitalier…).

    l existe en France, une multitude de formations médicales complémentaires adaptées aux attentes et aux différents besoins des endocrinologues. Parmi celles-ci, on trouve :

    De nombreux diplômes universitaires 

    • DIU Échographie endocrinienne et cervicale
    • DU Endocrinologie de la reproduction
    • DIU Diabétologie pédiatrique
    • DIU Gynécologie de l’Enfance et de l’Adolescence
    • DIU Thyroïdologie
    • DIU Tumeurs endocrines
    • DIU Ménopause : Prise en charge des risques chez les femmes de plus de 50 ans
    • DU Génétique et reproduction : du diagnostic préconceptionnel pré-implantatoire-prénatal à la prise en charge

    Des formations non diplômantes et plus courtes, des cycles de formations proposées par des acteurs institutionnels, académiques ou par des sociétés savantes (Journées Guéritée, Journées Klotz, webinar NSFA, Les écoles de la SFN…) ;

    Des ateliers de formation dispensés par des industriels ou des laboratoires pharmaceutiques ;

    Des formations dans des centres privés de formation professionnelle continue.

    Le développement professionnel continu des endocrinologues

    Le développement professionnel continu (DPC) est un dispositif de formation continue obligatoire et réglementé, initié en 2009 par la loi dite HPST (Hôpital, Patients, Santé et Territoires), puis aménagé en 2016 par la loi de modernisation de notre système de santé.

    Le DPC oblige chaque professionnel de santé à s’engager sur 3 ans dans un parcours de formation comprenant des :

    • actions de formation continue ;
    • actions d'évaluation des pratiques professionnelles ;
    • actions de gestion des risques.

    Ces différents types d'actions peuvent être réalisés soit distinctement soit couplés dans un programme dit "intégré", en présentiel, en classe virtuelle synchrone ou en e-learning.

    Les orientations pluriannuelles prioritaires de DPC

    Pour être éligibles au DPC, les formations doivent obligatoirement être indexées à une ou plusieurs orientations nationales prioritaires. Ces thématiques prioritaires de santé publique sont déterminées de façon triennale par les services de l’État, en concertation avec les Conseils Nationaux Professionnels et l’Assurance Maladie.

    Pour la période 2023-2025, 6 orientations de DPC (n°74 à 79) spécifiquement destinées aux audioprothésistes ont été fixées par arrêté. Chacune d’elle s’accompagne d’une fiche de cadrage qui précise le contexte, les enjeux ainsi que les éléments de programme devant être abordés.

    • 74 – Diabétologie : physiopathologie et conséquences thérapeutiques
    • 75 – Stratégies de prise en charge médicamenteuse du diabète de type 2
    • 76 – Prise en charge des dyslipidémies
    • 77 – Prise en charge des pathologies du métabolisme phosphocalcique
    • 78 – Prise en charge des pathologies endocriniennes des gonades
    • 79 – Prise en charge des pathologies sécrétoires surrénaliennes

    Certaines orientations concernent les audioprothésistes, entre autres spécialités :

    • 16 - Déploiement de l’activité physique adaptée (APA) (pages 67 à 70)
    • 17 - Repérage et prise en charge des troubles nutritionnels (pages 71 à 75)
    • 20 - Appréhension des enjeux liés à la santé environnementale (pages 83 à 85)
    • 22 - Repérage et prise en charge du risque cardio-vasculaire (pages 91 à 94)
    • 23 - Diagnostic précoce et prise en charge de l’endométriose  (pages 95 à 96)
    • 27 - Repérage et prise en soins précoce du risque de perte d'autonomie pour les seniors résidant à leur domicile (pages 108 à 111)
    • 30 - Prise en charge des patients présentant des symptômes prolongés suite à une COVID 19  (pages 117 à 119)
    • 33 - Amélioration de la pertinence des parcours prioritaires  (pages 126 à 130)
    • 37 - Intégration d’une démarche de décision médicale partagée (pages 139 à 143)

    Par ailleurs, les orientations 1 à 15 concernent toutes les professions médicales.

    Orientation prioritaire n° 74 – Diabétologie : physiopathologie et conséquences thérapeutiques

    Les diabètes sont des maladies chroniques fréquentes avec plus de 4 millions de Français atteints (des diabétiques de type 2, dans plus de 90 % des cas). Ils résultent d'une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux qui s’expriment avec une variabilité conduisant à différentes pathologies.

    Ces diabètes peuvent entraîner à long terme des complications plus ou moins handicapantes avec une morbidité et mortalité. Or, le stade de découverte du diabète est très variable et le diagnostic différentiel entre les différentes formes de diabète (type 1, type 2, diabètes secondaires cortico-induits, pancréatiques, post-transplantations…) reste complexe.

    C’est dans ce contexte que l’enjeu du diagnostic étiologique devient primordial, pour permettre à chaque patient de bénéficier d’une prise en charge adaptée au type de diabète identifié. Fiche de cadrage (2 pages : n°268 et 269)

    Objectifs de la formation :

    • Actualiser et approfondir les connaissances sur la physiopathologie, la génétique et le diagnostic étiologique des diabètes, pour permettre à chaque patient de recevoir le traitement personnalisé le plus adapté à son diabète

    Éléments de programme :

    • Métabolisme glucidique pour comprendre comment utiliser les thérapeutiques des diabètes à notre disposition
    • La place de l’examen clinique et des explorations paracliniques pour le diagnostic étiologique des diabètes
    • Les différents types de diabète : cas atypiques, diabètes secondaires, diabètes monogéniques…
    • Les scores de risque de diabète et de diabète monogénique
    • La mise en place des modalités de la prévention du diabète
    • Le diagnostic et la classification des diabètes et causes secondaires
    • Les diabètes monogéniques (spécificités, génétique, dépistage)

    Orientation prioritaire n° 75 – Stratégies de prise en charge médicamenteuse du diabète de type 2

    Fiche de cadrage (2 pages : n°270 et 271)

    La prise en charge médicamenteuse du diabète de type 2 évolue. La diversité des traitements disponibles permet de mettre en place une approche personnalisée. Cependant, le choix de la stratégie thérapeutique est crucial. Il doit tenir compte des effets bénéfiques de chaque classe médicamenteuse sur le contrôle glycémique, le poids, le pronostic cardiovasculaire et rénal, mais aussi sur la tolérance des médicaments, leur prix et les préférences du patient.

    L’éducation thérapeutique et l’implication du patient doivent être intégrées dans sa prise en charge.

    Objectifs de la formation :

    • Mettre à jour les connaissances et transformer les pratiques professionnelles pour répondre à l’évolution des prises en charge médicamenteuses du diabète de type 2
    • Mettre en place une stratégie thérapeutique graduée avec des évaluations successives pour définir les meilleures trajectoires de prise en charge.

    Éléments de programme :

    • Les priorités cliniques (déséquilibre glycémique, risque cardiovasculaire, présence de complications microangiopathiques, pied à risque…) chez un sujet porteur d’un diabète de type 2
    • La prise en charge des patients à risque particulier : prévention cardiovasculaire secondaire ou tertiaire, insuffisance rénale chronique, obésité massive…

    Orientation prioritaire n° 76 – Prise en charge des dyslipidémies

    La prise en charge et la prévention des maladies cardiovasculaires sont une priorité, car elles constituent une cause importante de morbidité (4,1 millions de personnes traitées en 2018 et 7,2 millions sous « traitement médicamenteux du risque vasculaire ») et de mortalité précoce (150 000 décès par an).

    Or, les dyslipidémies sont des facteurs de risque majeurs pour les maladies cardiaques et vasculaires. Leur traitement fait appel à des mesures hygiéno-diététiques appropriées et, si nécessaire, à l'ajout d'un traitement médicamenteux hypolipémiant.

    Les objectifs lipidiques recommandés par les sociétés savantes dépendent du niveau de risque cardiovasculaire du patient évaluable en utilisant les équations de calcul de risque, comme les tables SCORES européennes. Fiche de cadrage (2 pages : n°272 et 273)

    Les dyslipoprotéinémies résultent d'une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux qui s’expriment avec une variabilité conduisant à différentes pathologies. La plupart des gènes impliqués dans les formes monogéniques ont été identifiés et la recherche de leurs mutations permet de confirmer le diagnostic. De même, il est important de diagnostiquer les dyslipidémies secondaires.

    Les médecins disposent aujourd’hui de différentes classes d’hypolipémiants dont certaines sont récentes, pour lesquelles il est important de bien connaître leur modalité d’utilisation et leurs effets indésirables.

    Objectifs de la formation :

    • Connaître le métabolisme des lipoprotéines pour comprendre comment utiliser les thérapeutiques hypolipémiantes à disposition
    • Savoir diagnostiquer les principales dyslipidémies primitives et secondaires
    • Connaître les recommandations pour la prise en charge des dyslipidémies et ajuster les objectifs individuels de traitement au risque cardiovasculaire du patient

    Éléments de programme :

    • Physiopathologie et génétique des dyslipoprotéinémies
    • Prévention de la morbidité et mortalité cardiovasculaire (estimation du risque cardiovasculaire…)
    • L’examen clinique et les explorations paracliniques dans la prise en charge du patient
    • Les nouvelles thérapeutiques médicales
    • Le dépistage génétique des hyperlipidémies
    • Les mesures hygiéno-diététiques adaptées au profil du patient
    • Le traitement par statine, par inhibiteurs de PCSK9, autres hypolipémiants (prescription, bénéficie, suivi)

    Orientation prioritaire n° 77 – Prise en charge des pathologies du métabolisme phosphocalcique

    L’hyperparathyroïdie primaire représente l’endocrinopathie la plus fréquente chez l’adulte après les pathologies thyroïdiennes. Elle provoque un retentissement osseux grave.

    L’hypoparathyroïdie est, quant à elle, une pathologie rare du métabolisme du calcium, souvent génétique, mais qui peut se révéler à l’âge adulte.

    L’une et l’autre ont fait l’objet de plusieurs consensus nationaux et internationaux qui ont réévalué le bilan complémentaire et les indications thérapeutiques.

    Les enjeux sont pour les endocrinologues d’actualiser leurs connaissances sur la prise en charge thérapeutique des pathologies du métabolisme phospho-calcique dans le respect des recommandations et dans un contexte de décision médicale partagée appuyée sur l’éducation thérapeutique du patient. Fiche de cadrage (2 pages : n°274 et 275)

    Objectifs de la formation :

    • Améliorer les connaissances et les stratégies de traitement des pathologies du métabolisme phosphocalcique
    • Optimiser les soins et leurs coûts

    Éléments de programme :

    Pour l’hyperparathyroïdie

    • Les principales hypothèses diagnostiques et étiologiques d’une hypercalcémie, les examens complémentaires pertinents (bilan paraclinique…)
    • La gestion des situations d'urgence
    • Les complications des hypercalcémies majeures et leur traitement d'urgence

    Pour l’hypoparathyroïdie

    • Les causes, complications, indications et hiérarchisation des examens complémentaires
    • La prise en charge de l’hypoparathyroïdie et les nouvelles thérapeutiques médicales ou chirurgicales
    • Les stratégies de dépistage
    • Les centres de référence
    • Le parcours de soin adapté à l’hypoparathyroïdie et à l’âge du patient
    • Les nouvelles techniques d’imagerie
    • La prévention des conséquences notamment sur l’os

    Orientation prioritaire n° 78 – Prise en charge des pathologies endocriniennes des gonades

    Les pathologies endocriniennes des gonades et leurs conséquences sur la reproduction sont variées et complexes. Les hypogonadismes hypo et hypergonadotropes, féminins et masculins, ainsi que les hyperandrogénies sont rares et difficiles à diagnostiquer. Ils nécessitent une prise en charge spécialisée par les endocrinologues.

    Or, l’évolution continue des stratégies diagnostiques et thérapeutiques impose une actualisation des connaissances pour améliorer la prise en charge globale des patients et optimiser l’efficience des dépenses de santé. Fiche de cadrage (2 pages : n°276 et 277)

    Objectifs de la formation :

    • Améliorer les connaissances et les stratégies de prise en charge et de traitement
    • Optimiser les soins et leurs coûts

    Éléments de programme :

    • Les examens complémentaires biologiques ou par imagerie (indication, hiérarchisation…)
    • Les nouvelles thérapeutiques médicales ou chirurgicales
    • Les stratégies de dépistage
    • La coordination des prises en charge, notamment avec les gynécologues
    • L’éducation thérapeutique des patients

    Orientation prioritaire n° 79 – Prise en charge des pathologies sécrétoires surrénaliennes

    Les pathologies surrénaliennes sont variées et complexes et relèvent d’une prise en charge spécialisée. Leur relative rareté et spécificité ne permettent pas une prise en charge par la médecine de premier recours. Or, les stratégies diagnostiques et les traitements médicaux et chirurgicaux des pathologies sécrétoires surrénaliennes évoluent constamment. Fiche de cadrage (2 pages : n°278 et 280)

    Objectifs de la formation :

    • Améliorer la prise en charge globale des patients atteints de pathologies surrénaliennes : adénomes responsables d’un hypercortisolisme d’origine périphérique, adénomes hypophysaires responsables d’un hypercortisolisme d’origine centrale, adénomes de Conn responsables d’une hypertension hormonodépendante, phéochromocytomes, tumeurs surrénaliennes parfois malignes secrétant des catécholamines, hyperplasies congénitales des surrénales sur blocs enzymatiques surrénaliens
    • Optimiser les soins et leurs coûts

    Éléments de programme :

    • Hyperfonctionnements hormonaux surrénaliens (identification, évaluation clinique et biologique)
    • Évaluation du retentissement tumoral et de l’urgence chirurgicale si besoin
    • Reconnaissance des symptômes et des signes cliniques évocateurs
    • Hiérarchisation des examens complémentaires de biologie hormonale, d’imagerie et de biologie moléculaire dans l’exploration des hyperfonctionnements surrénaliens
    • Nouvelles approches thérapeutiques : chirurgie et traitements antitumoraux et hormonaux…

    Les actions de DPC pour les médecins spécialisés en endocrinologie, diabétologie et nutrition

    L’Agence nationale du DPC (ANDPC) assure le pilotage du dispositif de DPC, notamment en évaluant les organismes et structures dispensant des formations et en garantissant la qualité scientifique et pédagogique des actions et programmes proposés.

    En 2022, l’ANDPC a mis à la disposition des médecins spécialisés en endocrinologie, diabétologie et nutrition, plus de 1 000 actions de DPC différentes.

    Pour la période 2023-2025, la liste des actions de DPC agréées est consultable sur le site de l’ANDPC.

    Financement d’une formation de DPC pour endocrinologue

    Il existe plusieurs dispositifs pour financer une formation médicale continue.

    Combien coûte une action de DPC pour l'endocrino ?

    Le prix d’une formation pour les endocrinologues est très variable. Il dépend notamment du type de formation suivi (durée, format), de l’organisme formateur et du statut du médecin. En 2022, le coût moyen d’une action de formation variait de 300 € à près de 2 000 €.

    Selon les situations, des frais annexes augmentent le budget. Ils sont liés au transport, au repas, voire au logement, ainsi qu’à l’absence temporaire de revenus.

    Quelles sont les aides financières pour les endocrinologues ?

    L’ANDPC participe à la prise en charge financière des actions et des programmes prévus dans le cadre du DPC et dans lesquels se sont engagés les endocrinologues. Cette aide financière se fait sous la forme de forfaits.

    Pour la période 2013-2015, le forfait DPC pour endocrinologue prend en charge 21 heures de formation par an. Il comprend le règlement des frais pédagogiques auprès de l’organisme formateur et l’indemnisation du médecin pour compenser sa perte de revenus.

    Les détails des budgets alloués sont consultables sur la fiche forfait DPC « Médecins » de l’ANDPC.

    En dehors des forfaits DPC et en fonction de la situation personnelle de chaque praticien, d’autres possibilités existent pour financer une formation professionnelle continue :

    • Compte Personnel de Formation (CPF)
    • Fonds interprofessionnel de formation des professionnels libéraux (FIFPL)
    • Association nationale pour la formation permanente du personnel Hospitalier (ANFH)
    • Opérateurs de compétences (OPCO Santé)
    • Autofinancement (jusqu’à 40 h de formation/an déductibles des impôts et les frais annexes déclarés en tant que frais professionnels).

    Pour plus de détails, consultez notre dossier dédié au financement d’une formation professionnelle de santé.

    Groupes et associations pour les endocrinologues

    • SFE - Société Française d’Endocrinologie

    La SFE a pour but de développer et de diffuser l’étude et les recherches sous toutes leurs formes dans le domaine de l’endocrinologie et des maladies métaboliques. Elle favorise la collaboration entre les cliniciens et les fondamentalistes au travers de réunions scientifiques, d’actions d’enseignements et d’une revue scientifique.

    Coordonnées : 88, rue de la Roquette – 75011 Paris

    Site : https://www.sfendocrino.org/

    • CEEDMM - Collège des Enseignants d’Endocrinologie, Diabète et Maladies Métaboliques

    Le CEEDMM a pour objectif de promouvoir l’enseignement de l’Endocrinologie, de la Diabétologie et des Maladies Métaboliques lors des études médicales ainsi que pendant la formation continue.

    Site : https://www.sfendocrino.org/statuts-ceedmm/

    • SEDMEN - Syndicat national des spécialistes en endocrinologie, diabète, maladies métaboliques et nutrition

    Créé en 1972, le SEDMEN à pour objectif de promouvoir la discipline et de défendre les intérêts professionnels de tous les médecins spécialistes en EDN.

    Site : https://sedmen.org/

    • ANIDEN – Association Nationale des Internes de Diabétologie, Endocrinologie & Nutrition

    L’ANIDEN centralise le maximum de renseignements sur la spécialité et son internat pour informer les internes et futurs internes en Endocrinologie-Diabétologie-Nutrition.

    Site : http://aniden.fr/

    • CNPEDN - Conseil National Professionnel Endocrinologie Diabétologie Nutrition

    Le CNPEDN a pour mission la promotion de la qualité et de l’exercice professionnel de la spécialité.

    Site : https://cnp-edn.org

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