Dans la pratique médicale, les injections sont courantes, qu’il s’agisse de l’administration d’un vaccin, d’un médicament ou d’une prise de sang pour des analyses. Les injections peuvent être réalisées dans la peau (intradermique), sous la peau (sous cutanée), dans un muscle (intramusculaire) ou dans une veine (intraveineuse).
Apprendre à faire des piqûres et à s’adapter au type de patients est essentiel pour que ce moment souvent redouté par les patients se déroule rapidement et le mieux possible.
Différents types de professionnels sont amenés à suivre une formation sur les piqûres, injections et prises de sang : infirmiers, médecins esthétiques, chirurgiens-dentistes…
Formation à l’injection d’acide hyaluronique et toxines botuliques
Les formations aux injections d’acide hyaluronique ne sont ouvertes qu’aux médecins et chirurgiens-dentistes, car eux seuls peuvent pratiquer de type de gestes.
La médecine esthétique nécessite de nombreux gestes basés sur le geste de la piqûre, notamment l’injection d’acide hyaluronique et de toxines botuliques. Bien que de plus en plus demandées et pratiquées, les techniques d’injections sont encore peu enseignées en cursus de formation initiale.
C’est pour proposer une formation concrète et efficace que des diplômes universitaires (DU) ont été créés dans plusieurs universités :
- DU Techniques d’injection et de comblement en chirurgie plastique et maxillo-faciale (DUTIC) de l’Université de Créteil – Campus Henri Mondor, avec 69 heures de cours en session d’une journée mensuelle pendant 6 mois.
Pour s’inscrire, il faut être titulaire d’un DESC de chirurgie plastique, chirurgie maxillo-faciale, Cervico-faciale ou une DES dermatologie, ophtalmologie, stomatologie. - DU Techniques d’injection de toxine botulinique et de produits de comblement de la face et du cou de l’Université de Montpellier-Nîmes, avec 45 heures de cours sur une année.
- DU Anatomie des structures superficielles de la face appliquées aux techniques d’injection et de volumétrie à visée esthétique de l’Université Côte d’Azur, avec 74 heures de cours sur une année.
D’autres formations courtes sont également organisées. Une formation à l’injection d’acide hyaluronique vise à maitriser les notions suivantes :
- L’anatomie des muscles de la face
- Les propriétés de l’acide hyaluronique
- Les propriétés de la toxine botulique (ou Botox)
- Les indications et contre-indications
- Les complications et effets secondaires
- Les gestes pratiques pour la réalisation d’une injection dans les meilleures conditions
- L’injection intramusculaire de toxine botulique
- L’injection sous cutanée d’acide hyaluronique
- La législation
- Les aspects éthiques
Formation à l’injection sous-cutanée
Une injection sous-cutanée est un mode d’administration d’une substance médicamenteuse dans le tissu sous-cutané. Ce dernier est situé juste sous le derme et il est moins vascularisé qu’un muscle, par exemple. L’absorption s’effectue ainsi plus lentement, car le médicament n’est pas injecté directement dans le sang. Ce sont les petits vaisseaux situés sous la peau qui sont chargés de l’absorption.
L’injection sous-cutanée est utilisée le plus souvent pour l’administration de médicaments en diffusion lente ou pour la vaccination.
Une formation injection sous-cutanée aborde les points suivants :
- Le choix du site d’injection (abdomen, bras, cuisse ou fessiers…)
- Les contre-indications
- Les risques
- Le choix de l’aiguille
- L’évaluation de la quantité de produit
- Le matériel utilisé : aiguille sous-cutanée, seringue, compresses, gants, antiseptique, collecteur…
- La préparation de l’injection et du patient
- Le déroulement du soin
- Les bonnes pratiques concernant les médicaments injectables
- Les complications
- Les règles d’hygiène
- Les injections avec seringue préremplie (ou injection « subq »)
Formation à l’injection intramusculaire
Une injection intramusculaire consiste en administration d’un médicament en l’injectant dans un muscle, sous le tissu sous-cutané. Ce procédé permet au médicament d’être rapidement absorbé par le corps grâce à la vascularisation importante du tissu musculaire.
L’injection intramusculaire est utilisée en cas d’administration de vaccin, d’antibiotiques et de médicaments anti-inflammatoires.
- Les éléments d’anatomie
- Les muscles utilisés pour des injections intramusculaires
- Le choix du site de l’injection en fonction de caractéristiques, des indications et du volume de médicament injectable : muscle fessier antérieur, muscle fessier postérieur, muscle deltoïde, face latérale et face antérieure de la cuisse
- Le choix de l’aiguille en fonction de la personne, du muscle, de la solution à injecter, du tissu adipeux couvrant le muscle
- La pratique d’une injection
- Les types d’injection : classique ou « en z »
- Les précautions à prendre pour réaliser une injection intramusculaire
- Les contre-indications
- Les effets indésirables
- Les complications
Les piqûres en fonction des patients
Les injections sont abordées en fonction du patient par les professionnels qui les réalisent. Le moment de la piqûre est différent avec un enfant, une personne âgée, fragile ou même phobique.
Les nourrissons et les nouveaux-nés
Sur de très jeunes enfants comme des nourrissons et des nouveaux-nés, les endroits utilisés pour réaliser les piqûres sont choisis très précisément. Par exemple, pour une injection intramusculaire, on utilise l’avant du côté extérieur de la cuisse. Le calibre et longueur des aiguilles doivent également être ajustés et adaptés aux petits corps.
Les enfants
Jusqu’à 2 ans, c’est le côté avant extérieur de la cuisse qui est privilégié. Il est très déconseillé de faire une injection à l’arrière ou l’intérieur de la cuisse. Au-delà de cet âge, deux zones sont recommandées : le muscle deltoïde (dans la partie supérieure du bras) et toujours le côté extérieur avant de la cuisse.
Des astuces existent pour rendre ce moment moins difficile pour les enfants :
- Appliquer une crème anesthésique ;
- Distraire l’enfant en détournant son attention ;
- Créer un environnement rassurant (allaitement, biberon, tétine, câlin…).
D’autres situations peuvent également nécessiter une prise en compte particulière comme les personnes âgées, les personnes handicapées ou les personnes atteintes de bélonéphobie (phobie des aiguilles).
Il faut savoir qu’une peur intense peut engendrer un malaise vasovagal conduisant à un évanouissement.
Les prises de sang sont perçues de la même façon qu’une piqûre, à ceci près qu’un volume de sang est prélevé, ce qui peut être encore plus anxiogène pour certains patients qui ont tendance à redouter les piqûres.
La phobie des aiguilles
On estime qu’entre 10 et 20 % des personnes (enfant ou adulte) sont atteintes de bélonéphobie.
Il existe différentes approches pour traiter une phobie des aiguilles :
- Le mécanisme Exposition / Désensibilisation / Répétition
- La relaxation et des exercices de respiration
- L’imagerie mentale
- L’hypnose
Qui peut suivre une formation piqûres, injections et prise de sang ?
Les professionnels amenés à réaliser des piqûres, des injections ou des prises de sang sont diverses :
- Des médecins
- Des pharmaciens
- Des chirurgiens-dentistes
- Des infirmiers hospitaliers
- Des infirmiers à domicile