Infirmière libérale (IDEL) Métier, salaire et formation

Article mis à jour le : 12 février 2024

Comme 20 % des infirmières, vous envisagez d’orienter votre activité vers un exercice libéral ?

  • Vous êtes en cours de formation dans un IFSI et recherchez des renseignements sur les différentes possibilités de carrière qui s’offrent à vous ?
  • Comment devient-on infirmière libérale ? Quelles sont les conditions requises pour exercer ce métier ?
  • Quelles sont les démarches à suivre, les obligations de la profession et les formalités à effectuer pour s’installer en libéral ?

Quel que soit votre profil, nous vous donnons toutes les informations utiles sur le métier d’infirmière libérale.

exemple d'une mission d'infirmière libérale (IDEL)

Le métier d’infirmière libérale en France

L'infirmière libérale, également appelée IDEL (Infirmière Diplômée d’État Libérale) exerce une profession encadrée par le Code de la Santé Publique.

Qu’est-ce qu’une infirmière libérale ?

Une infirmière libérale est une infirmière qui travaille de manière indépendante. Elle prodigue ses soins la plupart du temps au domicile de patients, de tout âge et de tout profil.

Quelles différences entre infirmière libérale et infirmière salariée ?

Les principales différences entre infirmières libérales et infirmières salariées sont le mode d’exercice du métier et le type de responsabilités.

Contrairement aux infirmières salariées qui travaillent pour des employeurs dans des structures de santé (hôpitaux, cliniques, EHPAD, PMI…), les infirmières libérales sont des professionnelles de santé indépendantes. Elles travaillent généralement seules ou en collaboration avec d’autres infirmières. Elles peuvent planifier elles-mêmes leurs journées de travail, alors que les infirmières salariées travaillent selon les besoins des établissements de santé.

Les infirmières libérales peuvent intervenir pour des soins de routine (pansements, prises de sang…), mais également pour des soins plus complexes (perfusion, gestion des chimiothérapies…).

Enfin, les infirmières libérales sont responsables de la gestion de leur propre entreprise (facturation, gestion des stocks et des dossiers patients), alors que les infirmières salariées travaillent dans le cadre établi par l’établissement qui les emploie.

Quelques chiffres sur les infirmières libérales

  • 123 357 infirmières libérales en France
  • 102 430 sont des femmes (83 %)
  • les infirmières libérales représentent 19 % des infirmières en France
  • âge moyen : 40.8 ans

Source : pertoire ADELI- Drees, données au 1er janvier 2021

Quel profil faut-il avoir pour devenir infirmière libérale ?

Une infirmière libérale fait le choix de travailler à son propre compte en s'installant en activité libérale au lieu d'exercer dans les services d'un hôpital. Elle doit donc aimer l'indépendance et l'autonomie pour gérer sa propre activité, c'est-à-dire faire son métier d'infirmière et gérer une entreprise avec les différentes casquettes qui incombe à cette tâche. Elle doit savoir suivre sa comptabilité et les déclarations administratives, par exemple.

Comme pour tous les infirmiers, il est nécessaire de posséder certaines qualités personnelles, comme l’écoute, l’empathie, la rigueur, la vigilance et une bonne résistance physique.

Cependant, lorsqu’elle exerce en libéral, l’infirmière doit aussi être disponible, organisée, polyvalente et motivée.

Quels sont les modes d’exercice possibles pour une infirmière libérale ?

La profession d’infirmière libérale peut s’exercer sous différentes formes juridiques :

  • L’entreprise individuelle dans laquelle l’infirmière exerce seule, en son nom propre. C’est la forme juridique la plus répandue.
  • La société civile professionnelle (SCP) composée d’au moins 2 infirmières libérales. Conformément à l’article 1832 du Code Civil, chaque associé doit faire un apport à la société, participer à sa gestion et partager les bénéfices et les pertes.
  • Les sociétés d’exercice libéral (SELARL, SELAS, SELAFA, SELCA…) dans lesquelles les infirmières libérales exercent en commun, mais ont une responsabilité limitée.

À savoir : le remplacement est un mode d’exercice particulier. Par nature, il est temporaire et a pour but d’assurer la continuité des soins.

Pour pouvoir exercer comme remplaçante, l’infirmière libérale doit justifier d’au moins 18 mois (2 400 heures) d’expérience dans une structure de soins généraux.

Combien gagne une infirmière libérale ?

Le salaire d’une infirmière libérale est difficile à estimer. Bien que très variable, il est généralement plus avantageux que celui d’une infirmière en milieu hospitalier.

La rémunération d’une infirmière libérale dépend entre autres, de son lieu d’exercice (urbain/rural), de son statut (titulaire/collaboratrice/remplaçante), de sa patientèle, du nombre et de la nature des actes pratiqués.

En moyenne, une infirmière libérale gagne entre 3 000 € et 6 000 € bruts par mois.

Le salaire d'une infirmière libérale selon son statut est le suivant :

  • 33 412 € en moyenne pou une infirmière remplaçante ;
  • 40 879 € pour une collaboratrice ;
  • 43 418 € pour une infirmière titulaire.

L’installation d’une infirmière libérale

Le statut des infirmières libérales demande une certaine connaissance des modalités d’installation.

Les conditions d’accès au métier d’infirmière libérale

C’est la convention nationale des infirmières et infirmiers libéraux qui définit les conditions d’installation nécessaires pour exercer la profession d’infirmière en tant qu’indépendant.

La formation requise

Comme les autres infirmières, l’infirmière libérale doit être titulaire du diplôme d’État d’infirmier pour pouvoir exercer. Il s’agit d’un diplôme reconnu de niveau licence qui se prépare dans des IFSI (Institut de formation en soins infirmiers).

Les prérequis à l’installation

Outre la possession du titre d’infirmière, il faut pouvoir justifier d’une expérience significative dans un établissement de santé ou une institution. Ainsi, l’infirmière doit remplir une des 2 conditions suivantes :

  • Avoir exercé au moins 24 mois à temps plein (soit 3 200 heures) dans une structure de soins généraux durant les 6 dernières années ;
  • Avoir 6 mois d’expérience (soit 800 heures) en tant que remplaçante d’un infirmier conventionné au cours des 6 années précédentes.

Les démarches administratives à effectuer

Plusieurs formalités doivent être obligatoirement réalisées pour pouvoir exercer le métier d’infirmière en libéral :

  • Contacter l’ARS de la région où se fait l’installation pour qu’elle puisse attribuer un nouveau numéro ADELI correspondant au nouveau mode d’exercice.
  • S’enregistrer auprès de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie pour obtenir une carte professionnelle de santé. Le dossier de demande d’installation est entièrement réalisable sur le site Ameli.
  • Déclarer à l’URSSAF son début d’activité libérale dans les 8 jours qui suivent l’installation. L’URSSAF, qui récolte les cotisations sociales des travailleurs indépendants, délivrera un numéro SIRET.
  • S’affilier à la Caisse autonome de retraite et de prévoyance des auxiliaires médicaux. L’adhésion doit se faire en ligne sur le site de la CARPIMKO et dans les 30 jours suivant le début de l’activité libérale.
  • Souscrire une assurance de responsabilité civile et professionnelle pour couvrir les risques liés à l’exercice de la profession.
  • Adhérer à une Association de Gestion Agréée (AGA). Non obligatoire, mais fortement recommandée, l’adhésion à une AGA permet notamment de bénéficier d’une réduction d’impôt (dans la limite de 915 €/an).

Le choix du lieu d’installation

L’Agence régionale de santé (ARS) a créé des zones géographiques pour permettre une meilleure répartition des infirmiers libéraux sur le territoire français.

Ce zonage distingue 5 types de zone : zones très sous-dotées, zones sous-dotées, zones à dotation intermédiaires, zones très dotées et zones sur-dotées.

Dans une zone très sous-dotée, l’infirmière libérale peut bénéficier d’une aide financière à l’installation.

À l’inverse, dans une zone surdotée, l’accès au conventionnement et donc à l’installation n’est accordé que si l’infirmière succède à une infirmière libérale cessant définitivement son activité. C’est l’application de la règle d'une arrivée pour un départ !

Le choix du conventionnement

Au moment de l'installation d'un infirmière en activité libérale, le conventionnement est par défaut. Lorsqu'un infirmier est conventionné, cela signifie qu'il accepte les termes de la Convention nationale qui détermine les relations entres les infirmiers libéraux et l'assurance maladie. 

Concrètement, être conventionné signifie :

  • appliquer les tarifs conventionnels ;
  • être réglé par le patient ;
  • les soins sont remboursés par les organismes d'assurance maladie directement au patient selon des bases prédéfinies (en général 60 % du tarif, le reste devant être réglé par le patient ou par sa Mutuelle).

Un infirmier libéral a aussi la possibilité de choisir de ne pas être conventionné. La patient est alors remboursé sur la base de tarif très peu élevé (quelques centimes d'euros) et fixés par arrêté ministériel.

L’installation dans une zone sur-dotée nécessite également l’accord préalable de l’Assurance maladie. Pour se faire, il est nécessaire de déposer un dossier de conventionnement spécifique (en parallèle des démarches à effectuer) sur le site de l’Assurance maladie.

installation d'une infirmière libérale

Les aides à l’installation d’une infirmière libérale

Pour réussir leur installation, les infirmières libérales peuvent bénéficier de différents types d’aides.

Le financement de l’installation

L’installation en libéral représente un certain coût : acquisition de patientèle, frais d’actes, d’équipement matériel… Les infirmières libérales peuvent bénéficier d’aides à l’installation telles que le crédit d’équipement, le crédit-bail (pour l’achat de matériels et voiture neufs), le Prêt à la Création d’Entreprise (PCE), le Fonds de Garantie à l'Initiative des Femmes (FGIF)…

En fonction du lieu d’installation, d’autres aides sont possibles : des exonérations d’impôts en zones franches urbaines ou en zones de revitalisation rurales, l’aide à l’installation ou au maintien des professionnels de santé par les collectivités territoriales…

Enfin, l'infirmière libérale peut prétendre à une aide forfaitaire annuelle de l’Assurance maladie en s'installant dans une zone très sous-dotée. Elle doit pour cela, adhérer à un contrat d'aide à l'installation (CAII), un contrat d'aide à la première installation infirmier (Capii) ou un contrat d'aide au maintien infirmier (Cami). Qui le lie à la CPAM et l'ARS.

La formation

Le statut d’infirmière libérale demande des compétences spécifiques définies par la convention nationale des infirmiers libéraux. Grâce au développement professionnel continu (DPC), les infirmières peuvent se former pour connaître les différents statuts de la profession, les aspects législatifs et réglementaires, le conventionnement, la gestion des déchets de soins, etc.

Pour davantage d’informations, consultez notre article sur la formation des infirmières.

Une sélection de livres à lire pour s’installer en tant qu’infirmière libérale

  • Mémo-guide de l’infirmier libéral-Réussir son installation et optimiser son activité par N. Petit, A. Iazza, N. Hesnart. Éditions Elsevier Masson, 2e édition. Janvier 2023.
  • L'infirmière libérale et son organisation comptable par Muriel Caronne. Édition Lamarre. 3e édition. Septembre 2022.
  • Le guide de l'infirmière libérale par Muriel Caronne. Édition Lamarre, 3e édition. Septembre 2022.
  • Cotation des actes et NGAP : Mode d'emploi par Muriel Caronne et Philippe Bordieu. Édition Lamarre. Janvier 2022.

Le quotidien d’une infirmière libérale

Les soins prodigués par une infirmière libérale sont très divers : surveillance de pathologies chroniques, pansements, injections, perfusions, dialyse péritonéale, soins palliatifs, etc.

Son rôle est important et revêt de nombreux enjeux en termes notamment de maintien à domicile, de prévention, de dépistage ou encore d'éducation à la santé.

Le métier est passionnant même si les conditions de travail sont souvent très différentes d’une infirmière libérale à l’autre.

Les + du métier

  • Travail gratifiant et valorisant
  • Proximité avec les patients
  • Liberté de choisir son lieu d’exercice, ses patients et d’organiser son propre emploi du temps
  •  Meilleur niveau de rémunération que les infirmières salariées

Les - du métier

  • Métier exigeant : rythmes soutenus, déplacements fréquents, nombreuses responsabilités…
  • Pas de congés payés
  • Travail le week end et les jours fériés
  • Solitude
  • Gestion administrative à accomplir soi-même

Il faut souligner qu'un infirmier libéral s'engage à respecter certaines obligations comme la continuité des soins 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 (permanence de soins non rémunérée contrairement aux autres professionnels de santé), un départ à la retraite à 67 ans, une obligation de formation tout au long de la carrière...

Le métier vu de l'intérieur

Liens utiles pour les infirmières libérales

  • FNI – Fédération Nationale des Infirmiers

    Organisation syndicale, la FNI a pour objectifs de faire reconnaître la spécificité et l’utilité sociale de l’exercice libéral infirmier et de valoriser les compétences des infirmières libérales.

    7, rue Godot de Mauroy – 75009 Paris

    Site : https://www.fni.fr/

  • ONI – Ordre National des Infirmiers

    L’ONI est une instance de régulation par délégation de l’État. Il organise la concurrence, veille au respect de la déontologie et des règles professionnelles. Il intervient aussi dans les litiges entre infirmiers libéraux et est un interlocuteur privilégié représentant la profession auprès des pouvoirs publics.

    132 Avenue du Général Leclerc – 75014 Paris

    Site : https://www.ordre-infirmiers.fr/

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