Pansement VAC : fiche pratique (2024)

Article mis à jour le : 11 mars 2024

Le pansement VAC est utilisé dans le cadre d’une thérapie par pression négative (TPN) pour soigner des plaies complexes ou aigues.

Ce guide sous forme de fiche IDE sur le pansement VAC est utile pour les infirmiers souhaitant tout comprendre de ce type de thérapie à mettre en place lors d’un suivi à domicile.

Thérapie pression négative

Qu’est-ce qu’un pansement VAC® ?

La thérapie ou traitement par pression négative (TPN) de type du pansement VAC® est utilisée pour faciliter le débridement et accélérer le processus de cicatrisation des plaies chroniques et/ou aigues.

Il s’agit d’un système non invasif qui consiste en une application locale d’un procédé de pression négative. Cette petite dépression créée à la surface de la plaie est continue ou intermittente selon les cas.

La HAS définit le traitement par pression négatif comme suit :

« Le traitement par pression négative (TPN) consiste à placer la surface d’une plaie sous une pression inférieure à la pression atmosphérique ambiante. Pour cela, un pansement spécialement réalisé est raccordé à une source de dépression et à un système de recueil des exsudats. »

Bon à savoir

On parle de pansement VAC dans le cadre d’une thérapie par pression thérapie, appelée aussi VAC thérapie ou plus simplement VAC (pour Vacuum Assisted Closure).

Pourquoi poser un VAC ?

On pose un pansement VAC® pour :

  • Favoriser la détersion de la plaie ;
  • Aider à l’élimination des exsudats ;
  • Contribuer à la formation de la granulation amenant à combler la cavité formée par la plaie ;
  • Diminuer un œdème péri lésionnel ;
  • Lutter contre la prolifération de bactéries ;
  • Améliorer la circulation vasculaire et lymphatique ;
  • Aider à l’oxygénation locale ;
  • Diminuer la taille d’une plaie ;
  • Préparer le lit d’une lésion avant une intervention chirurgicale ;
  • Faciliter la fermeture d’une plaie par chirurgie.

L’objectif est de permettre une guérison complète et spontanée de la plaie ou de préparer le site en vue d’une greffe de peau.

Un pansement VAC se pose sur une plaie dont on a éliminé le plus possible la fibrine et les cellules nécrosées.

De manière générale, un pansement contribue au confort du patient. Son avantage est de s’adapter à un grand nombre de types de plaies.

Un pansement VAC est posé par une infirmière formée à de ce type de dispositif.

Une prescription médicale est nécessaire.

Un pansement VAC pour quels types de plaies ?

Le pansement VAC convient aux plaies aigues ou/et chroniques et il est proposé en substitution des pansements habituels en cas de situations particulières, notamment les plaies non suturables et les plaies qui ne cicatrisent pas en première intention.

Les plaies sur lesquelles l’application de pansement VAC est possible sont les suivantes :

En première intention en cas de plaies aigues

  • Les plaies traumatiques infectieuses ou non et qui sont non suturables
  • En cas d’exérèse chirurgicale étendue
  • Désunion post opératoire
  • Ouverture de l’abdomen par laparotomie et fermeture impossible ou nécessité d’entrées abdominales répétées
  • Plaies abdominales ouvertes avec viscères exposées

En deuxième intention en cas de plaies chroniques

  • Les escarres de stade 3 ou 4 sur lesquelles les tissus morts ont été ôtés (c’est ce qu’on appelle le débridement) ;
  • Les ulcères des membres inférieurs ;
  • Les plaies perforantes des pieds (mal perforant plantaire) ou plaies du pied diabétique.

Depuis les années 90, le système TPN est proposé en milieu hospitalier et dans le cadre de l’hospitalisation à domicile (HAD).

Quand poser un pansement VAC

Quand poser un pansement VAC ?

La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande d’utiliser un pansement VAC après avoir essayé d’autres moyens thérapeutiques. Cette décision doit être prise en établissement de santé et faire l’objet d’une prescription médicale.

Il doit enfin être stoppé si aucune amélioration n’est observé au bout d’une semaine de traitement.

Quelles sont les contre-indications ?

Les contre-indications absolues pour la pose d’un pansement VAC® sont les suivantes :

  • Troubles de l’hémostase ;
  • Saignement ;
  • Infection non traitée ;
  • Ostéomyélite non traitée ;
  • Fistules ;
  • Tissus nécrosés ;
  • Insuffisance artérielle non revascularisée au niveau des membres inférieurs ;
  • Pyoderma gangrenosum ;
  • Exposition du tube digestif, d’os ou de tendon ;
  • Patient agité ou non coopérant.

D’autres contre-indications sont relatives :

  • Traitement anticoagulant ;
  • Ulcère infectieux ;
  • Ulcère artériel ;
  • Plaie infectée ;
  • Plaie sèche ;
  • Tumeur ;
  • Organes ou vaisseaux à nu.

Il est interdit de placer un système VAC en contact avec des vaisseaux sanguins, des organes, des nerfs.

Comment fonctionne un pansement VAC ?

Le système VAC (Vacuum Assisted Closure) fonctionne par une pression négative continue ou discontinue au niveau de la plaie et avec un moteur aspiratif.

Son mode d’action consiste à contribuer à la préservation d’un milieu humide afin de drainer les liquides.

Arrêt de l’aspiration pendant plus de 2 heures

Il est fortement déconseillé de stopper le fonctionnement de l’appareil plus de deux heures par jour, car cet arrêt entraînerait une macération et un risque accru de prolifération bactérienne.

Si un arrêt de plus de 2 heures est inévitable à cause d’une panne par exemple, il y a plusieurs solutions en attendant une prise en charge :

  • Enlever la partie mousse du pansement puis poser un pansement classique ;
  • Ou retirer uniquement le film polyuréthane et ajouter des compresses.

Si des signes d’infection sont constatés, un prélèvement bactérien est nécessaire pour réévaluer les suites à donner.

Quand changer un VAC ?

Un pansement VAC se renouvèle environ 2 à 3 fois par semaine. Cette fréquence s’ajuste en fonction de la quantité d’exsudats et de l’évolution de la plaie.

Comment changer un pansement VAC ?

  • Le cas échéant, conseiller un antalgique à prendre une heure avant le changement de pansement VAC.
  • Arrêter le fonctionnement de l’appareil une heure avant (30 minutes minimum).
  • Clamper les tubulures et enlever le réservoir.
  • S’assurer de l’arrêt de l’appareil au moment du changement de pansement.
  • Se nettoyer les mains.
  • Sur un chariot et un champ stérile, préparer le matériel nécessaire pour la préparation de la plaie et pour la pose du pansement.
  • Installer le patient.
  • Retirer le film autocollant et la mousse. Il est possible d’utiliser un spray, de l’eau stérile, du NaCl 0.9 % et/ou un anesthésiant pour faciliter le décollement du pansement.
  • Procéder au rinçage de la plaie.
  • Retirer la mousse présente au fond de la plaie. Il est possible d’imbiber la mousse pour faciliter sont retrait.
  • Rincer la plaie et ses pourtours selon le protocole en vigueur.
  • Sécher seulement les pourtours de la plaie.
  • Appliquer un film polyuréthane ou un hydrocolloïde sur les pourtours de la plaie pour la préparer à l’insertion de la mousse noire du pansement qui ne doit pas entrer en contact avec la peau saine. Elle risquerait d’entraîner des lésions au cours de l’aspiration.
  • Protéger les organes, les tendons et les vaisseaux avec un pansement de type Mépitel®.
  • Découper la mousse aux dimensions de la plaie et de manière qu’elle dépasse de 2 cm en hauteur.
  • Insérer la mousse dans la plaie.
  • Appliquer sans tension un film polyuréthane sur l’ensemble en le faisant dépasser d’au moins 5 cm sur la peau périphérique.
  • Découper le film en faisant une ouverture de 2 cm.
  • Poser la ventouse sur l’ouverture en prenant garde de diriger la tubulure en vue d’un maximum de confort pour le patient.
  • Renforcer le montage (ventouse et tubulure) avec du film.
  • Connecter la tubulure et le réservoir.
  • Programmer les paramètres due l’appareil en fonction des indications du médecin.
  • Démarrer l’appareil pour l’aspiration.

Si la plaie est très profonde, il est conseillé d’utiliser les mousses blanches plutôt que les mousses noires qui ont davantage tendance à laisser des fragments en fond de plaie.

Comment surveiller un pansement VAC ?

L’infirmière doit surveiller les points suivants en cas de pansement VAC :

  • Le confort du patient
  • Sa douleur
  • L’étanchéité du pansement
  • Le réglage de la pression
  • L’aspect de la mousse
  • La position de la tubulure afin d’éviter une fuite ou une plaie de pression
  • Le mode d’aspiration (continu ou intermittent)
  • Son intensité
  • Le réglage de la pression
  • La quantité présente dans le réservoir
  • L’aspect du contenu du réservoir
  • La présence d’une fuite
  • L’aspect de la peau autour de la lésion

Quand arrêter un pansement VAC ?

Le traitement par pression négative peut s’arrêter dans les situations suivantes :

  • Lorsqu’un tissu de granulation s’est constitué uniformément ;
  • Si on souhaite changer de moyen thérapeutique ;
  • Quand la plaie a diminué comme prévu initialement ;
  • Quand le patient a trop de douleurs
  • Quand le traitement est en place depuis plus de 6 semaines et qu’une réévaluation indique la nécessité de le stopper
  • Quand des examens sont nécessaires

La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande une durée maximale de 30 jours, à renouveler une fois.

L’arrêt du traitement est soumis à l’autorisation d’un médecin.

Sources

Avis de non responsabilité : les articles sont destinés à des fins d'information uniquement et ne constituent en aucun cas des conseils spécifiques. En cas de doute , veuillez consulter un médecin ou spécialiste.

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